Sous l'Ancien Régime et jusqu' aux années 1880, la justice était rendue à Meaux dans l'ancien château comtal (voir dossier IA77000652). Mais cet édifice, victime de sa vétusté, fut abandonné au profit d'un nouvel emplacement, au voisinage de la gendarmerie et de la maison d'arrêt (voir dossier IA77000641). Le choix de ce site fut entériné par la délibération du conseil du général du 10 juillet 1879, confirmée par la session extraordinaire de janvier 1882. Le nouveau palais de justice fut soumis à la procédure du concours, qui vit s'affronter pas moins de quinze candidats, pour la plupart des cabinets parisiens même si l'on trouve aussi quelques architectes seine-et-marnais tels que l'architecte départemental Bulot (1882). Le projet finalement retenu fut celui de Camut et Bréasson, architectes de l'Enregistrement et des Domaines à Paris, qui s'associèrent à plusieurs reprises pour remporter de tels concours, comme celui pour l'école normale d'Auxerre ou pour celle de Parthenay. Mais le palais de justice de Meaux, inauguré en 1884, est en réalité l'oeuvre d'Emile Camut, élève de Daumet, sorti comme Bréasson de l'Ecole des Beaux Arts (promotion 1867) mais dont la production fut très diversifiée, puisqu'il est aussi l'auteur, entre autres, du casino de La Bourboule et de l'agrandissement de l'établissement thermal du Mont-Dore (1887-1894). La sculpture fut d'ailleurs confiée à l'artiste parisien Gustave Germain, avec lequel Camut collabora à nouveau pour les thermes du Mont-Dore. Les travaux de serrurerie ont quant à eux été exécutés par Bernard, ceux de maçonnerie par Rondel, de charpente et menuiserie par André. Les lustres ont été fournis par Legrand. La pose de la première pierre eut lieu le 14 juillet 1883 et l'édifice fut inauguré un an plus tard, le 14 jullet 1884. Le palais de justice de Meaux reçut un bon accueil critique, et figura dans la section « architecture » de l'Exposition universelle de 1889. Il remplit ses fonctions de tribunal (y compris tribunal de commerce) jusqu'à la mise en oeuvre du nouveau palais de justice, avenue Salvador-Allende (voir dossier sur la Cité administrative, IA77000640). Il fut alors transformé en "Maison de solidarité départementale". Une plaque en marbre, dans le vestibule, commémore l'inauguration de la "Maison du conseil général" le 23 novembre 1990, après une campagne de travaux qui entraîna notamment la couverture de la cour intérieure et l'aménagement de bureaux.
palais de justice, actuellement Maison de solidarité départementale
Dossier IA77000641 inclus dans ville de Meaux réalisé en 2011Fiche
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La façade.
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Sommaire
Dénominations | palais de justice |
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Le palais de justice de Meaux" : vue d'ensemble de l'édifice, depuis le sud-est. Lithographie. Tiré de :"Monographies de bâtiments modernes" / A. Raguenet, p. 1. (Musée Bossuet, Meaux)
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Le palais de justice de Meaux" : le plan. Lithographie. Tiré de :"Monographies de bâtiments modernes" / A. Raguenet, p. 2. (Musée Bossuet, Meaux)
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Le palais de justice de Meaux" : la façade principale. Lithographie. Tiré de :"Monographies de bâtiments modernes" / A. Raguenet, p. 3. (Musée Bossuet, Meaux)
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Le palais de justice de Meaux" : coupe transversale. Lithographie. Tiré de :"Monographies de bâtiments modernes" / A. Raguenet, p. 4. (Musée Bossuet, Meaux)
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Le palais de justice de Meaux" : coupe longitudinale. Lithographie. Tiré de :"Monographies de bâtiments modernes" / A. Raguenet, p. 5. (Musée Bossuet, Meaux)
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Le palais de justice de Meaux" : détails du bâtiment : porte du vestibule, lustre, bancs. Lithographie. Tiré de :"Monographies de bâtiments modernes" / A. Raguenet, p. 6. (Musée Bossuet, Meaux)
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Le palais de justice de Meaux" : détails du décor sculpté. Lithographie. Tiré de :"Monographies de bâtiments modernes" / A. Raguenet, p. 7. (Musée Bossuet, Meaux)
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Le palais de justice de Meaux" : détails du décor sculpté (chapiteaux, acrotère) et commentaire sur l'édifice. Lithographie. Tiré de :"Monographies de bâtiments modernes" / A. Raguenet, p. 8. (Musée Bossuet, Meaux)
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Le portique en façade (à gauche). Les arcades sur la cour (à droite). Gravure. Tiré de : "La Construction moderne", 1885, pl. 8. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne)
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Vues intérieures : le vestibule (à gauche), la salle d'audience (à droite). Gravure. Tiré de : "La Construction moderne", 1885. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne)
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Coupe transversale, plan du rez-de-chaussée, plan du premier étage. Gravure. Tiré de : "La Construction moderne", 1885, pl. 9. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne)
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La façade.
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Vue intérieure du vestibule, depuis l'est (en verticale).
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Vue panoramique sur le palais de justice et son environnement, depuis le clocher de la cathédrale. Au fond à droite, la maison d'arrêt.
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Vue intérieure du vestibule, depuis l'est (en horizontale).
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Détail du décor du vestibule : le fronton couronnant la porte desservant l'ancienne cour, aujourd'hui couverte (mur nord du vestibule). La plaque en marbre commémore l'inauguration de la "Maison du conseil général" en 1990, nouvelle affectation de l'édifice après le transfert du palais de justice avenue Salvador-Allende.
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Détail du décor du vestibule : tête de Mercure, au-dessus de l'entrée de l'ancienne salle d'audience du tribunal de commerce (mur occidental du vestibule).
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Détail du décor du vestibule : le fronton couronnant la porte de l'ancienne salle d'audience du tribunal civil (mur oriental du vestibule).
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Vue générale de l'ancienne salle d'audience du tribunal civil, depuis le sud.
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Détail d'un des corbeaux soutenant le plafond de l'ancienne salle d'audience du tribunal civil : le "M" de Meaux surmonte le mot latin "JUS" (le Droit).
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Détail d'une autre série de corbeaux soutenant le plafond de l'ancienne salle d'audience du tribunal civil, avec le mot latin "LEX" (la Loi).
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Détail des boiseries de l'ancienne salle d'audience du tribunal civil, contre le mur nord : le fronton avec l'épée et le mot latin "LEX" (la Loi), symboles de la Justice, derrière l'estrade où siégeaient les magistrats.
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Les lustres de l'ancienne salle d'audience du tribunal civil.
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La cheminée de l'ancienne salle des délibérés.
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Détail des boiseries de l'ancienne salle des délibérés : le dessus-de-porte du mur sud (vers la salle d'audience).
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Détail du plafond de l'ancienne salle d'audience du tribunal de commerce (il s'agit aujourd'hui du bureau occupant l'angle sud-ouest de l'édifice) : plaque pour l'accrochage du lustre, en fonte ajourée. Ce dispositif d'origine n'est plus visible dans la salle d'audience du tribunal civil, qui a en revanche conservé ses lustres du XIXe siècle (ici disparus).
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Fontaine en fonte, dans l'ancienne cour du palais de justice (aujourd'hui couverte).
Aire d'étude et canton | Meaux |
Adresse | Commune : Meaux Adresse : 31 rue du Palais de Justice Cadastre : 2000 BC 677 |
Période(s) | Principale :
4e quart 19e siècle
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Dates | 1884,
daté par source,
daté par travaux historiques
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Auteur(s) | Auteur :
Camut Emile
architecte
attribution par source
Auteur : Bernard serrurier attribution par source Auteur : Legrand ferronnier d'art attribution par source Auteur : Rondel entrepreneur attribution par source Auteur : Germain Gustave sculpteur attribution par source Auteur : André menuisier attribution par source |
Le parti adopté par Camut est fondé sur la symétrie, aussi bien pour la façade avec son avant-corps central orné d'une colonnade d'inspiration ionique, que pour le plan d'ensemble axé autour d'une cour centrale, aujourd'hui couverte. Néanmoins la partie sud de l'édifice, qui abrite les lieux destinés à l'usage public, se distingue clairement de la partie arrière, au nord, où se trouvent les bureaux : cette aile nord, haute de deux étages, présente des murs enduits animés par une décor de brique autour des baies, tandis que les trois autres ailes sont en rez-de-chaussée surélevé, avec des murs dont le parement de brique forme des bandes rouges et claires alternées. Ces trois ailes étaient à l'origine occupées par un grand vestibule au centre, et par deux salles d'audience à gauche et à droite : celle du tribunal de commerce, à l'ouest, faisait pendant à celle du tribunal civil à l'est, seule conservée dans son volume d'origine. Du décor soigné (lustres, modillons, boiseries) demeurent encore de nombreux éléments malgré les modifications intervenues lors du changement d'affectation du bâtiment à la fin des années 1980. L'ensemble s'inspirait ouvertement du célèbre modèle parisien de Duc, mais intégrait une référence locale à l'ancien présidial avec le plafond à poutres apparentes reposant sur des corbeaux de pierre sculptés d'armoiries. Par ailleurs, devant la difficulté de trouver un sol stable, Emile Camut expérimenta des fondations en béton pour éviter d'avoir à fonder son bâtiment sur des pilotis, jugés trop coûteux. Derrière une façade très classique se cachent donc des procédés modernes.
Murs | brique
meulière calcaire |
Toit | ardoise, zinc en couverture |
Plans | plan régulier |
Étages | en rez-de-chaussée surélevé |
Élévations extérieures | élévation ordonnancée |
Techniques | sculpture
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Statut de la propriété | propriété du département
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Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
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