Au 4e ou 5e siècle, un castrum de refuge est construit dans l'île Saint-Etienne. Au début du 13e siècle, Philippe-Auguste ordonne le renforcement des fortifications, avec notamment la construction de deux enceintes sur les rives nord et sud de la Seine. La tâche est répartie entre trois architectes ou ingénieurs : Garnier pour l'île et la clôture du bourg du côté de Bière (= la paroisse Saint-Ambroise), Guillaume de Flamenville et maître Gautier pour le bourg qui se trouve au-delà du petit pont (= la paroisse Saint-Aspais). Les travaux commencent vers 1205 et sont rapidement menés : en 1210 est déjà mentionnée la porte du Marché de Melun. Les trois enceintes médiévales sont renforcées à la fin du 16e siècle, d'abord par les Ligueurs puis par l'ingénieur du roi Ambroise Bachot après la prise de la ville par Henri IV en avril 1590. Les travaux continuent sous le règne de Louis XIII : en 1616-1619, une campagne est menée sous la direction de Jean Fontaine et Rémy Collin, maître des oeuvres des bâtiments du roi. Des bastions, éperons et forts sont ainsi construits, notamment sur les principaux points de passage. Une citadelle est en outre élevée à l'est, sur la colline de Vaux-le-Pénil, mais elle est détruite dès 1615. L'ensemble des fortifications est peu à peu démantelé par les habitants qui, dès la deuxième moitié du 17e siècle, utilisent les murs pour y asseoir leurs maisons, y font des brèches et en pillent les pierres : la porte de Samois et la tour de Guindart sont ainsi incluses dans leur couvent par les Visitandines en 1639. La destruction des fortifications s'accélère au 18e siècle, hâtée par la concession des remparts à la municipalité en 1763. Les portes fortifiées sont détruites et remplacées par de grands pilastres en grès, les fossés, comblés, laissent place à des plantations d'arbres. La destruction s'achève dans la première moitié du 19e siècle. A l'heure actuelle, seuls quelques vestiges de murailles subsistent dans l'île et le quartier Saint-Aspais. Le tracé des fortifications se lit encore dans les boulevards qui ceinturent en partie la ville ancienne.
Fiche
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Anciennes fortifications qui étaient derrière la caserne de cavalerie (1836). Annotation de G. Leroy : ""Bastion flanquant à droite en entrant la porte de Bierre, actuellement rue de la Rochette"". Fusain et estompe sur papier. (Musée municipal de Melun. inv. 970.7.270)
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Parties constituantes
- ouvrage d'entrée
- citadelle
Parties constituantes non étudiées | ouvrage d'entrée, citadelle |
Dénominations | fortification d'agglomération |
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Vue à vol d'oiseau de la ville de Melun au XVIe siècle (copie du XVIIIe siècle). Huile sur toile. (Musée municipal de Melun. inv. 80)
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Vue à vol d'oiseau de la ville de Melun au XVIe siècle (copie du XVIIIe siècle), détail : la porte de Bière. (Musée municipal de Melun. inv. 80)
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Désain est anotations des prinsipalles parties de la fortification des villes, chateau et sitadelles de Melun, du cappitaine Ambroise, representer par alfabe. L'en 1597. Vue d'ensemble du plan. Parchemin aquarellé. (BM Melun. BB 12)
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Détail du plan de Melun par Ambroise Bachot, 1597 : la citadelle. Parchemin aquarellé. (BM Melun. BB 12)
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Meullun ville antique fortifié modernement, sur la rivière de Seine à 10 lieues de Paris. Profil de la ville depuis le nord-ouest, par Claude Chastillon. Début du XVIIe siècle. (BNF, Département des estampes. Topo Va Seine-et-Marne)
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Plan des fortifications de la ville de Melun. Gravure sur papier, 17e siècle (vers 1636). (BM Melun. BB 3)
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Plan de Tassin, XVIIe siècle (autre variante). (BNF, Département des estampes. Topo Va Seine-et-Marne)
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Plan de Tassin, XVIIe siècle (autre variante). (BNF, Département des estampes. Topo Va Seine-et-Marne)
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Plan des fortifications vers 1630, publié par Tassin : variante avec cartouche orné. Gravure. (BM Melun. BB 1)
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La porte de Bière. Dessin, XVIIe siècle. (BNF, Département des estampes. Topo Va Seine-et-Marne)
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Plan de la sortie sud de la ville : la porte de Bière et ses abords. Papier aquarellé, 1693. (AN, Cartes et plans. NIII Seine-et-Marne 175)
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Plan de la porte Saint-Jean. Papier aquarellé, 1734. (AN, Cartes et plans. NIII Seine-et-Marne 177)
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Plan de l'entrée de la ville de Melun depuis le pont St Lienne jusques à la porte St Jean. 1734. Papier aquarellé, 1734. (AN, Cartes et plans. NIII 77 177)
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Projet d'ouverture des fortifications du quartier Saint-Ambroise au niveau de la tour Richard. Papier aquarellé, 1739. (AM Melun. 1 Fi 2506)
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Plan de la porte de Bière (sortie sud de la ville, vers Fontainebleau), peu avant sa destruction en 1768 (avec quelques annotations du XIXe siècle). Encre sur papier, 18e siècle. (AM Melun. 1 Fi 790)
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Plan d'une partie de terrain sise à la Porte de Paris, demandé par M. Paillard pour agrandir sa maison. Ce plan mentionne la ""corderie de Mme Souris"". Papier aquarellé, 1770. (AM Melun. 1 Fi 1006)
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Plan des abords de la porte des Carmes. Encre sur papier, 18e siècle. (BM Melun. EE 25)
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Plan d'une partie des fortifications du quartier Saint-Aspais. Encre sur papier, 18e siècle. (BM Melun. EE 29)
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Coupe relative au mur à construire à Saint-Nicolas de Melun. Papier, encre, 1793. (AM Melun. 1 Fi 2509)
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Copie (XIXe siècle) d'un relevé de Jollain (février 1793) : élévation de la tour Saint-Cosme, sur l'île Saint-Etienne. Papier aquarellé. (AD Seine-et-Marne. 15 Z 1/16 (détail))
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La Porte Richard (détruite en 1835).1829. Fusain et estompe sur papier. (Musée municipal de Melun. inv. 970.7.275)
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La poterne Saint-Michel, en 1830. Fusain et estompe sur papier. (Musée municipal de Melun. inv. 970.7.202)
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Anciennes fortifications qui étaient derrière la caserne de cavalerie (1836). Annotation de G. Leroy : ""Bastion flanquant à droite en entrant la porte de Bierre, actuellement rue de la Rochette"". Fusain et estompe sur papier. (Musée municipal de Melun. inv. 970.7.270)
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Vestiges des fortifications de l'île Saint-Etienne au niveau de la poterne des Nonnettes, dessin, 19e siècle. Fusain et estompe sur papier. (Musée municipal de Melun. inv. 970.7.208)
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Maison construite sur les fortifications du bord de Seine, dessin, 19e siècle. ""D'après un dessin de Cretté, principal clerc de notaire à Melun"". Fusain et estompe sur papier. (Musée municipal de Melun. inv. 970.7.239)
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Vestiges des fortifications au niveau du quai Pasteur, et débouché de la promenade du boulevard Victor-Hugo. Fusain et estompe sur papier. (Musée municipal de Melun. inv. 970.7.263)
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Poterne et abreuvoir aux chevaux au bas de la rue du Presbytère. Fusain et estompe sur papier bleu. (Musée municipal de Melun. inv. 970.7.284)
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Poterne de la rue de la Vannerie et débris de fortifications, rive droite de la Seine, au-dessous du pont-aux-Fruits. Emplacement du quai Pasteur (annotation de G. Leroy, vers 1904). Dessin, 19e siècle. (Musée municipal de Melun. Inv. 970.7.261)
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Quai Pasteur avant la construction du quai, rive droite de la Seine, au-dessous du pont-aux-fruits, 1830 ? (annotation de G. Leroy). Dessin, 19e siècle. (Musée municipal de Melun. Inv. 970.7.255)
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Rue Contrescarpe. Fortifications. Dessin de l'éperon des Carmes. Dessin, 19e siècle. (Musée municipal de Melun. Inv. 970.7.279)
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Rue de l'Eperon. Fortifications. Dessin de l'éperon des Carmes. Dessin, 19e siècle. (Musée municipal de Melun. Inv. 970.7.280)
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Fortifications rue de l'Eperon. ""Ces fractions de fortification servaient de chantier de bois appartenant à M. Bazille, marchand de bois à Coubert, assassiné par une Mlle Labourde exécutée à Melun en 1835"" (annotation de G. Leroy). Fusain et crayon noir sur papier. (Musée municipal de Melun. inv. 970.7.281)
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Plan des vestiges de la porte d'Etampes, rue des Granges. Papier, s.d. (19e siècle). (AM Melun. 1 Fi 791)
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Restitution du tracé de la fortification au niveau de la porte Richard (côté ouest du quartier Saint-Ambroise). Papier aquarellé, 19e siècle. (AM Melun. 1 Fi 2213)
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Vestiges du rempart, sur la rive sud de l'île Saint-Etienne, entre la collégiale Notre-Dame et le pont du maréchal Leclerc.
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Vestiges des fortifications, sur la rive sud de l'île Saint-Etienne : détail d'une poterne.
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Fouilles du site de la médiathèque, 2001 : coupe est du rempart tardo-antique, vue depuis une nacelle. (Service archéologique de Melun. 01.37.ZA)
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Fouilles du site de la médiathèque, 2001 : coupe est du rempart tardo-antique. (Service archéologique de Melun. 01.9.ZA)
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Fouilles du site de la médiathèque, 2001 : parement intérieur du rempart tardo-antique. (Service archéologique de Melun. 01.39.ZA)
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Fouilles du site de la médiathèque, 2001 : vue du rempart tardo-antique, depuis une nacelle. (Service archéologique de Melun. 01.96.ZA)
Aire d'étude et canton | Melun |
Adresse | Commune : Melun
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Période(s) | Principale :
4e siècle
Principale : 1er quart 13e siècle Principale : 4e quart 16e siècle Principale : 1er quart 17e siècle |
Auteur(s) | Auteur :
Garnier
architecte
attribution par travaux historiques
Auteur : Flamenville Guillaume de architecte attribution par travaux historiques Auteur : Gautier architecte attribution par travaux historiques Auteur : Bachot Ambroise ingénieur attribution par travaux historiques Auteur : Fontaine Jean architecte attribution par travaux historiques Auteur : Collin Rémy architecte attribution par travaux historiques |
Le rempart du Bas-Empire, autour de l'île Saint-Etienne, est une fortification en pierre de petit appareil et brique, qui réutilise dans ses fondations des blocs de grand appareil provenant de la parure monumentale de l'agglomération du Haut Empire. Les fortifications du 13e siècle sont des murs en calcaire, hauts de 6 à 7 mètres et épais de 2 mètres. Sur l'île, cette enceinte comprend deux portes flanquées de tourelles, implantées dans l'axe de la Grande rue (auj. rue Saint-Etienne) pour contrôler les ponts. Sur les deux rives de la Seine, les remparts sont flanqués de tours cylindriques et carrées, et percés de sept portes à tourelles : trois sur la rive sud, quatre sur la rive droite. Ce dispositif est complété à la fin du 16e siècle par des éperons au nord (porte des Carmes) et au sud (porte de Bière), ainsi que sur l'île (fort de l'Hirondelle).
Murs | calcaire
moyen appareil |
État de conservation | détruit |
Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
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