Le couvent des Carmes est fondé en 1404 dans le quartier du Vieux Marché, malgré l'opposition des religieux de Saint-Père. Il bénéficie du soutien de la reine Isabeau de Bavière, qui aida "faire faire et bastir le couvent et l'église, et aussi y fist encommencer une église de haut et somptueux edifice". Il est notamment doté d'un collège. Brûlé par les Anglais en 1420, le couvent est rétabli au 15e siècle avec l'aide de la famille de Vitry. Il comprend une église de style flamboyant, abritant les tombeaux des bienfaiteurs et fondateurs. Le couvent est à nouveau brûlé en septembre 1590, sur ordre du gouverneur de Melun, pour empêcher l'entrée des Espagnols dans la ville. Il est reconstruit au 17e siècle : en 1621, un marché est passé pour l'église. De 1734 à 1738, d'importants travaux sont entrepris sur les bâtiments conventuels, avec en particulier la construction du réfectoire (date 1735 portée en façade). En 1790, le couvent accueille les séances du directoire départemental (= le conseil général). La chapelle devient en 1813 le théâtre de Melun (cf. sous-dossier). En 1800, l'administration départementale quitte les Carmes pour s'installer sur son site actuel (voir notice IA77000539). Les anciens bâtiments conventuels sont alors occupés par l’État-major militaire. En 1818, l'armée échange cet ensemble contre l'ancien couvent des Frères de la doctrine chrétienne, occupé par le tribunal et la gendarmerie depuis le dernier quart du 18e siècle (notice IA77000437). Dès lors, les Carmes sont dévolus à l'exercice de la justice, tandis que la gendarmerie et une maison d'arrêt sont construites au nord de l'ancien couvent. Des travaux sont menés dans les bâtiments conventuels dès 1816 par l'architecte Nicolas Nicaise Solente. La salle de la cour d'assise est réaménagée en 1834-1836 par l'entrepreneur Martin sous la direction de l'architecte départemental Dupont. Ce dernier fait aussi exécuter une grille en fer par Lambert (1841). Mais la campagne la plus importante, qui remanie profondément l'édifice, est celle engagée par l'architecte du département Martial Sénèque en 1867 : il s'agit d'une véritable reconstruction, tout en conservant le plan primitif (autour d'une cour intérieure carrée) et le grand escalier avec sa rampe en fer forgé. La façade principale, que l'on prévoyait de conserver, est finalement reconstruite elle aussi, la mise à nu des maçonneries ayant fait constater l'impossibilité de les garder. Les travaux sont achevés en novembre 1876, sous la direction d'Henri Bulot. Dans le même temps, la caserne de gendarmerie contigüe est elle aussi reconstruite (1867-1869). Par la suite, le palais de justice ne connaît plus de transformations aussi importantes mais des travaux d'aménagement sont engagés pour accueillir le tribunal de commerce (1884) et la justice de paix (1912). La grille est également refaite en 1910 sous la direction de l'architecte départemental Delaire. Depuis la construction de la Cité judiciaire dans le sud de Melun, l'ancien couvent des Carmes est le siège du tribunal administratif, qui y mène d'importants travaux de restauration (architecte : Mme Renaud).
couvent de carmes, puis palais de justice, actuellement tribunal administratif
Dossier IA77000408 réalisé en 2002Fiche
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Vue de la façade.
- Impression
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Parties constituantes
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chapelle, puis théâtre, actuellement centre culturel
Melun, 41 rue Général de Gaulle
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chapelle, puis théâtre, actuellement centre culturel
Œuvres contenues
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tableau : Portrait du président Despatys
Melun, 43 rue du Général de Gaulle
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tableau : Portrait d'un président du tribunal
Melun, 43 rue du Général de Gaulle
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Buste de Marianne
Melun, 43 rue du Général de Gaulle
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Horloge et baromètre assortis
Melun, 43 rue du Général de Gaulle
Sommaire
Genre | de frères de Notre-Dame du Mont-Carmel |
Destinations | tribunal administratif |
Dénominations | couvent, palais de justice |
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« Elévation principale de la maison dite des Carmes, destinée à former un palais de justice et cazerne de gendarmerie », 11 mars 1816. (AD Seine-et-Marne. 4 N 94)
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« Plan général de la maison des Carmes servant de cazerne d'infanterie », 11 mars 1816. (AD Seine-et-Marne. 4 N 94)
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« Coupe sur les ailes en retour et élévation sur le cloître », 11 mars 1816. (AD Seine-et-Marne. 4 N 94)
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« Palais de justice de Melun. Projet d'une grille en fer pour fermer la cour d'entrée », 10 juin 1841. (AD Seine-et-Marne. 4 N 95)
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La façade du théâtre et du palais de justice, vers le début du 20e siècle. La carte postale présente une vue inversée par rapport à la disposition réelle. Carte postale. (Musée municipal de Melun. inv. 983.2.286)
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Vue d'ensemble, vers 1904. Carte postale. (Musée municipal de Melun. inv. 983.2.284)
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Le jardin des Carmes en 1944. Huile sur toile. (Musée municipal de Melun. inv. 987.3.2)
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Vue de la façade.
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La salle d'audience du premier étage : vue d'ensemble, depuis l'entrée.
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La salle d'audience du premier étage : vue intérieure, depuis le coin sud-est.
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La salle d'audience du premier étage : vue d'ensemble, depuis le bureau du président.
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La salle d'audience du rez-de-chaussée : vue d'ensemble, depuis l'entrée.
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L'escalier d'honneur : vue d'ensemble, depuis le repos.
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Le départ de l'escalier d'honneur.
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L'escalier d'honneur, vu depuis le bas.
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L'escalier d'honneur : détail du médaillon du palier, aux deux ""C"" entrelacés.
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Vue d'ensemble de la bibliothèque.
Aire d'étude et canton | Melun - Melun nord |
Adresse | Commune : Melun Adresse : 43 rue Général de Gaulle Cadastre : 1985 AI 88, 89 |
Période(s) | Principale :
2e quart 18e siècle
Principale : 2e moitié 19e siècle Secondaire : 1ère moitié 19e siècle |
Dates | 1735,
daté par source,
porte la date
1816, daté par source 1867, daté par source 1874, daté par source 1876, daté par source |
Auteur(s) | Auteur :
Solente Nicolas Nicaise
architecte
attribution par source
Auteur : Dupont Basile Frédéric architecte attribution par source Auteur : Sénèque Martial architecte attribution par source Auteur : Bulot Henri architecte attribution par source Auteur : Delaire architecte attribution par source |
L'ancien couvent des Carmes est aujourd'hui divisé en deux parties : le Centre culturel (sous-dossier) et le tribunal administratif. Ce dernier a repris le plan des bâtiments conventuels du 18e siècle (avec notamment un bel escalier à rampe de fer forgé), mais les élévations et surtout l'aménagement intérieur ont été profondément remaniés au 19e siècle. L'aile principale, donnant sur la rue du Général de Gaulle, abrite deux salles d'audience qui ont conservé leur mobilier du 19e siècle.
Murs | grès
brique enduit moyen appareil |
Toit | tuile plate, ardoise |
Plans | plan carré symétrique |
Étages | 1 étage carré, étage de comble |
Élévations extérieures | élévation ordonnancée |
Couvertures | croupe brisée |
Escaliers | escalier dans-oeuvre :
escalier tournant à retours avec jour
suspendu,
en charpente
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Statut de la propriété | propriété publique
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Intérêt de l'œuvre | à signaler |
Éléments remarquables | escalier, salle d'audience |
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
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Förstel Judith
Förstel Judith
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Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
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