L'abbaye Saint-Faron, dans le faubourg nord de la ville, constituait l'un des plus importants établissements monastiques de Meaux. Mais elle est aujourd'hui complètement effacée du paysage urbain, et c'est seulement par l'iconographie ancienne, les archives et l'archéologie que l'on peut restituer son histoire.
Genre | de bénédictins |
Vocables | Saint-Faron |
Dénominations | abbaye |
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Plan du jardin de l'abbaye Saint Faron (milieu du XVIIIe). (AD Seine-et-Marne. H 192)
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Place notables estant à l'abaie de St Faron à Meaux en Brie" : gravure du début du XVIIe siècle représentant le cloître de l'abbaye, avec le logis abbatial à l'arrière-plan à droite. Gravure. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne, H 156275)
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Le tombeau d'Ogier le Danois. Gravure. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne, H 156276)
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Gravrure représentant l'Abbaye Saint-Faron en 1678. (AD Seine-et-Marne. 6 Fi 358)
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Sculpture du Christ du Jugement dernier restituée par le curé Pierre Janvier, XVIIe s. Dessin, fin du 17e siècle. Tiré de : "Fastes et annales des évêques de Meaux", tome I /P. Janvier. (Médiathèque Luxembourg, Meaux. ms 78, p. 556 )
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Plan du sanctuaire. Dessin, 18e s. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne, H 156277-156283)
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Jubé : élévation et plan. Dessin, 18e s. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne, H 156277-156283)
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Jubé de l'églize de St-Faron, du dessein du sieur d'Orbay le Jeune en 1702". Dessin, 18e s. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne, H 156277-156283)
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Dessin d'un autel entouré de boiseries. Dessin, 18e s. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne, H 156277-156283)
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Dessein d'un autel de marbre fait pour l'église de St Faron lès Meaux par frère Guillaume de la Tremblaie, par les soins de D. Jacques Houdart, prieur du même monastère, en janvier 1703." Dessin, 18e s. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne, H 156277-156283)
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Plan d'un petit autel de marbre pour l'église de St Faron par M. d'Orbay le Jeune en 1702." Dessin, 18e s. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne, H 156277-156283)
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Projet d'autel avec dais d'exposition pour la châsse de saint Faron. Dessin, 18e s. (BNF. Département des estampes, TopoVa Seine-et-Marne, H 156277-156283)
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Plan de l'abbaye Saint-Faron lors de la vente comme bien national, en 1797. (AD Seine-et-Marne. 1 Q 1228/2-1)
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Vue panoramique du Centre hospitalier Saint-Faron, depuis le clocher de la cathédrale : site de l'ancienne abbaye Saint-Faron.
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Vestige de l'abbaye Saint-Faron : tête sculptée dite d'"Ogier", provenant d'un enfeu roman de l'abbaye et conservée au musée Bossuet. Vue de face.
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Vestige de l'abbaye Saint-Faron : tête sculptée dite d'"Ogier", provenant d'un enfeu roman de l'abbaye et conservée au musée Bossuet. Vue de trois-quart gauche.
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Vestige de l'abbaye Saint-Faron : tête sculptée dite d'"Ogier", provenant d'un enfeu roman de l'abbaye et conservée au musée Bossuet. Vue de trois-quart droite.
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Vestige de l'abbaye Saint-Faron : tête sculptée dite d'"Ogier", provenant d'un enfeu roman de l'abbaye et conservée au musée Bossuet. Détail du visage.
Aire d'étude et canton | Meaux |
Adresse | Commune : Meaux Adresse : rue Saint-Faron Cadastre : 2000 BW 464-472, BX 439 |
L'abbaye fut fondée au VIIe siècle par saint Faron, évêque de Meaux, qui s'y fit inhumer et dont elle prit plus tard le nom. A la fin du XIe siècle, elle fut choisie comme lieu de sépulture par la comtesse de Champagne Adèle, épouse de Thibaut III, à qui l'on attribuait la reconstruction du sanctuaire. D'importants travaux furent menés au XIIe siècle, peut-être en lien avec la translation des reliques de saint Faron en 1140. Le tombeau dit d'Ogier le Danois, dont subsiste la tête (conservée au musée Bossuet de Meaux), remonte également au XIIe siècle. Au XIIIe siècle, l'abbaye connut à nouveau une importante campagne de construction, dont témoignent les fondations des chapelles rayonnantes retrouvées en fouilles en 1991, sur le côté sud du chevet. Par ailleurs, on réédifia aussi les bâtiments claustraux : la gravure publiée par Chastillon montre l'existence d'un cloître et d'un réfectoire de grande dimension, construits en style rayonnant. Mais la guerre de Cent Ans causa de nombreux dommages à l'abbaye, qui ne se releva que dans la seconde moitié du XVe siècle. Le logis abbatial fut également reconstruit vers le début du XVIe siècle. En 1562, l'abbaye fut mise à sac par les protestants. En 1618, elle adhéra à la congrégation de Saint-Maur. Cette réforme fut aussitôt suivie de travaux en 1622. Sous l'abbatiat de Pierre de Bullion (1632-1659), le cloître et le logis abbatial firent l'objet de réaméagements. En 1702-1703, le prieur Jacques Houdart entreprit la rénovation du sanctuaire : le frère Guillaume de la Tremblaie dessina un nouveau maître-autel et d'Orbay le Jeune un jubé ainsi qu'un petit autel de marbre, mobilier dont les dessins sont conservés à la BnF. Vers 1715, on construisit un nouveau bâtiment destiné à servir d'hôtellerie et d'infirmerie. L'église abbatiale fut profondément remaniée à partir de 1751, sous la direction de Jean-Baptiste-Alexandre Totin, architecte en charge des travaux de l'hôtel-Dieu de Paris. La première pierre de la nouvelle abbatiale fut posée le 9 juillet 1753. D'après l'Almanach de 1774, un nouveau portail fut également élevé par Totin, sur le modèle de la façade de l'Oratoire à Paris. La sculpture de ce portail fut exécutée par un certain Chenu, vraisemblablement Nicolas François Chenu, sculpteur reçu à l'Académie de Saint-Luc à Paris en 1755. Cette campagne de reconstruction s'accompagna d'une modification liturgique importante : l'installation d'un autel « à la romaine » dans le sanctuaire. A la Révolution, l'abbaye Saint-Faron fut vendue en deux lots, en 1791 et 1797. Le premier lot, qui comprenait l'abbatiale et les bâtiments conventuels, fut très vite détruit. Le second lot, celui de l'hôtel de l'abbé, devint en 1921 un couvent de Visitandines. Celles-ci ajoutèrent une aile perpendiculaire à l'ancien logis abbatial en 1931. Mais les transformations les plus radicales furent menées en 1992-1993, dans le cadre de la construction du lycée Bossuet (alors Institution Saint-Geneviève), rendant méconnaissable le bâtiment ancien. L'abbaye a donc aujourd'hui disparu, à part une dépendance à structure en pan-de-bois et une cave voûtée du XVe siècle.
Période(s) | Principale :
11e siècle
,
(?)
Principale : 12e siècle Principale : 13e siècle Principale : 2e moitié 15e siècle Principale : 1er quart 16e siècle Principale : 17e siècle Principale : 18e siècle Principale : 7e siècle |
Auteur(s) | Auteur :
Totin Jean-Baptiste-Alexandre
architecte
Auteur : Chenu Nicolas François sculpteur Personnalité : Faron saint commanditaire attribution par travaux historiques Personnalité : Bullion, de Pierre commanditaire attribution par travaux historiques Personnalité : Houdart Jacques commanditaire attribution par travaux historiques |
L'église abbatiale, dont les fondations ont été retrouvées en fouille, s'élevait en retrait de la rue Saint-Faron. Elle présentait une nef à trois vaisseaux, un transept et un choeur à déambulatoire sur lequel ouvraient, dans le dernier état de l'édifice, trois chapelles rayonnantes situées sur le côté sud. La vue cavalière publiée dans le "Monasticon gallicanum" montre qu'à l'angle sud-ouest de l'église s'élevait un fort clocher carré, à quatre étages de baies en plein cintre, qui paraît remonter à l'époque romane. Au sud de l'église abbatiale s'étendait le cloître, flanqué à l'est d'un dortoir et au sud d'un réfectoire de style rayonnant. Plus au sud encore, se trouvait le logis abbatial précédé d'une cour d'honneur.
État de conservation | détruit |
Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
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